La chance ne sourit jamais deux fois

La vie avait décidé de donner enfin sa chance à Jean, ce pauvre Jean, de l’arracher à sa vie médiocre avant qu’il ne renonce définitivement, avant qu’il ne capitule et n’admette la faillite de son existence. C’était son tour à présent. C’en était fini pour lui des jours de malheur, des jours sans couleurs. C’en était fini du long tunnel sombre, qu’il avait traversé, aveugle et solitaire. Il avait découvert la lumière, sa chaleur, qui avait rendu son corps vivant à nouveau. Il avait rencontré quelqu’un. Une femme. Une femme avait ressuscité son cœur, engourdi par des années de sommeil. Lui avait fait retrouver l’appétit, l’envie de dévorer chaque jour, parce que ces nouveaux jours passés à ses côtés, avaient tellement plus de saveur. Pour elle, il avait renoncé à sa barbe, oui, d’accord. Mais quel poids avaient ces poils face à cette montagne de grands et petits bonheurs qu’il découvrait par la magie de sa seule présence ? Il avait toujours détesté danser, s’exhiber en public et il n’aimait ni le pantalon moulant qu’elle lui avait fait mettre, ni la chemise violette qu’elle lui avait offerte. Étaient-ce des raisons pour l’envoyer balader, lui dire merde, reprendre ses jeans ringards, ses habitudes de vieux garçon et faire une croix sur sa félicité ? Étaient-ce des motifs suffisants pour retrouver le long tunnel, froid et noir ?

Pour rien au monde, Jean n’y retournerait. Si Cerise décidait qu’elle ne supportait plus ses cheveux, il les ferait disparaître. Si elle était juive ou musulmane, il se convertirait. Si elle décidait de partir s’installer en Inde ou en Sibérie, il la suivrait. Comment aurait-il pu laisser fuir sa joie, son sésame pour le bonheur, son antidote contre le malheur, la solitude et les jours gris ? Pour l’avoir si longtemps cherché et rêvé, Jean connaissait la valeur de son nouveau bonheur. Ceux qui balançaient leur bonheur par la fenêtre sur des coups de sang ou des coups de tête n’avaient rien compris. Sûrement parce qu’ils n’avaient jamais connu le long tunnel, froid et noir.

Ce matin-là, il était passé au rayon livres de la FNAC. Il voulait lui faire un cadeau. Elle aimait tant lire. Il s’était dirigé vers la littérature étrangère et soudain, il l’avait aperçue. Mais elle n’était pas seule….

Et après, que se passe t’il ? Que voyez-vous ? Qu’imaginez-vous ? Racontez-nous la suite de l’histoire. Je sélectionnerai les textes les plus inventifs, les plus colorés pour broder une histoire à plusieurs mains. Envoyez-moi vos propositions par mail ou dans les commentaires. A coups de ciseaux, je découperai et collerai les extraits de textes reçus pour en faire un texte collégial, une sorte de patchwork littéraire ! A vos claviers, amis 😉

Illustrations : évidemment, vous aurez reconnu le big boss Pablo Picasso…

Envie de réagir ? Quelque chose à ajouter ? A vos claviers !

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